Familles des militaires et des premiers répondants souffrant de stress post-traumatique (SPT) : détresse fréquente et soutien insuffisant

À la suite d’une table ronde sur le SPT, Medavie publie un livre blanc décrivant les difficultés vécues par les familles.

Ottawa (Ontario) – Medavie et ses partenaires sont fiers de publier un livre blanc faisant état des mesures de soutien à mettre en place pour aider les familles des premiers répondants et des membres actifs et retraités des Forces armées canadiennes vivant avec le SPT. Fondé sur une table ronde tenue récemment en collaboration avec Wounded Warriors Canada, l’Institut Vanier de la famille et la Commission de la santé mentale du Canada, le livre blanc intitulé Soutenir les familles des membres actifs et retraités des Forces armées canadiennes et des premiers répondants touchés par le stress post-traumatique – Premier rapport intermédiaire présente les principales conclusions et les priorités stratégiques qui sont ressorties de la discussion. La table ronde réunissait des chercheurs, des professionnels de la santé et des dirigeants d’organismes communautaires issus ou non du milieu des Forces armées canadiennes et de la communauté des premiers répondants.

La sensibilisation au risque de SPT chez les premiers répondants et les militaires s’est beaucoup accrue ces dernières années, ce qui s’est traduit par une amélioration des services. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire. En effet, il existe peu de programmes fondés sur des données probantes qui ciblent les familles, et ceux-ci sont souvent inaccessibles, coûteux ou inéquitables. Les familles jouent un rôle très important pour soutenir leur proche souffrant de SPT, mais elles vivent elles-mêmes une énorme pression et ont aussi besoin d’appui.

Les experts ayant participé à la table ronde ont dressé un portrait émouvant des nombreux défis vécus par les premiers répondants et les militaires atteints de SPT et leur famille. Bien souvent, les victimes de SPT hésitent à parler des sentiments qui les habitent et craignent d’affecter la santé mentale de leurs proches en leur racontant les expériences éprouvantes qu’elles ont vécues, un phénomène connu sous le nom de traumatisme indirect. Dans bien des cas, les membres de la famille ne comprennent pas ce qui se passe, ne savent pas comment aider leur proche malgré toute leur bonne volonté et ignorent vers qui se tourner pour obtenir du soutien.

Medavie entend convier les mêmes experts à une table ronde de suivi à laquelle s’ajouteront des représentants des familles, afin de poursuivre cette importante discussion. Pour accéder au livre blanc, visitez le site medavie.ca.

En bref*

  • Jusqu’à 32 % des Canadiens faisant partie d’un groupe à risque élevé, comme les militaires, les policiers et les travailleurs paramédicaux, seront touchés par l’état de stress post-traumatique (ESPT) au cours de leur vie.
  • 71 % des vétérans canadiens qui reçoivent des prestations d’invalidité pour un problème de santé mentale sont touchés par l’ESPT.
  • Le taux de prévalence de l’ESPT sur un an est plus élevé au Canada qu’en Europe, en Afrique du Sud, au Mexique et au Japon.

« En tant qu’organisation sans but lucratif et partenaire de solutions de santé, Medavie a à cœur d’améliorer le bien-être des Canadiens. Comme le stress post-traumatique fait partie des causes fondamentales de notre Fondation, nous avons constaté qu’il existe un besoin non comblé en matière de soutien pour les familles. Il était important pour Medavie de contribuer à trouver une solution. C’est pourquoi nous sommes fiers d’avoir collaboré avec des organisations renommées et d’avoir réuni cet impressionnant groupe d’experts pour aider à améliorer la situation. Ce rapport décrit les avenues à explorer pour faire bouger les choses, et il ne constitue que la première étape de ce qui sera, nous l’espérons, un processus continu. »

Bernard Lord, chef de la direction, Medavie

« Parmi les gens que j’ai interviewés, beaucoup m’ont dit : “Je dois prendre une grande respiration lorsque je tourne la clé dans la serrure en rentrant à la maison. Dès que j’ouvre la porte, je sais ce qui m’attend, simplement par la façon dont il ou elle me répond.” J’ai entendu ce type de témoignage non seulement de la bouche de conjoints et de conjointes, mais également chez des enfants adultes, des frères et sœurs et des parents de personnes atteintes de SPT. »

Heidi Cramm, Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans

« Dans le cadre d’une étude que nous venons de réaliser, nous avons demandé à plusieurs milliers d’intervenants en sécurité publique de nous indiquer vers quelle personne ils se tournent en premier lieu lorsqu’ils ont besoin de se confier. La réponse la plus fréquente était sans équivoque le conjoint ou la conjointe, ou encore la famille. En arrivant à la maison, les intervenants parlent de ce qui les tracasse avec leurs proches. »

Nick Carleton, Université de Regina et Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique

Participants à la table ronde sur le SPT :

  • Dr Raj Bhatla, psychiatre en chef et chef du personnel, Services de santé Royal Ottawa
  • Nick Carleton, professeur de psychologie à l’Université de Regina; directeur scientifique, Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique
  • Heidi Cramm, scientifique associée, Initiatives stratégiques, Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans
  • Lgén (retr.) Roméo Dallaire, président d’honneur national de Wounded Warriors Canada
  • Hester Dunlap, chef des services cliniques, programme d’aide aux victimes de traumatismes et de blessures psychologiques/programme de traitement de la toxicomanie et des traumatismes, Bellwood Health Services
  • Lcol (retr.) Dre Alexandra Heber, psychiatre en chef, Anciens Combattants Canada; professeure adjointe de psychiatrie, Université d’Ottawa
  • Col Dr Rakesh Jetly, psychiatre principal et conseiller en santé mentale auprès du médecin général; premier titulaire de la chaire de recherche en santé mentale chez les militaires, Forces armées canadiennes
  • Scott Maxwell, directeur administratif, Wounded Warriors Canada
  • Margaret McKinnon, titulaire de la chaire de recherche Homewood en santé mentale et en traumatismes; directrice adjointe de la recherche, département de psychiatrie et des neurosciences du comportement, professeure agrégée, département de psychiatrie et des neurosciences du comportement, Université McMaster; psychologue, programme sur les troubles de l’humeur, St. Joseph’s Healthcare; scientifique principale, Homewood Research Institute
  • Micheal Pietrus, directeur, Premiers soins en santé mentale et initiative Changer les mentalités, Commission de la santé mentale du Canada
  • Tina Saryeddine, directrice générale, Association canadienne des chefs de pompiers
  • Nora Spinks, directrice générale, Institut Vanier de la famille
  • Dr Samuel Weiss, directeur scientifique, Instituts de recherche en santé du Canada, Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies

*Nous avons utilisé le terme ESPT dans l’information et les statistiques provenant de sources externes. Même si « état de stress post-traumatique » (ESPT) est le terme le plus souvent employé dans le cadre des discussions publiques, il désigne un état diagnostiqué sur le plan clinique. Le terme « stress post-traumatique » (SPT) a été privilégié lors de la table ronde, car il est plus inclusif, étant donné qu’il s’applique également aux personnes qui présentent des symptômes, mais qui n’ont pas encore reçu de diagnostic formel.


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