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Une voix autochtone forte dans le milieu des soins de santé

Michelle Elliot, fière Métisse et fervente défenseure de l’engagement de Medavie envers la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), est bien enracinée à Saskatoon, où elle vit avec Doja Cat, un « fougueux félin » nommé en l’honneur de la rappeuse américaine. 

Âgée de 27 ans, Michelle ne travaille pas dans un environnement de bureau type, mais dans un autobus converti en une clinique mobile qui offre des soins de santé communautaires aux personnes dans le besoin.

Cette travailleuse paramédicale en soins primaires dévouée qui est également travailleuse paramédicale communautaire agréée fait partie de l’équipe responsable des Solutions de santé mobiles intégrés, un programme novateur et collaboratif de Services de santé Medavie (SSM) Ouest. 

L’autobus-clinique de Saskatoon est l’un des projets phares du programme et a été primé à l’échelle nationale pour son modèle unique de prestation de soins primaires. Composée de travailleuses et travailleurs paramédicaux et d’infirmiers et infirmières, la clinique s’adresse aux résidents et résidentes confrontés à des obstacles socioéconomiques, culturels ou géographiques. Ses services sont gratuits et sont accessibles à toute personne dans le besoin. Ils vont de la gestion des maladies chroniques aux soins des plaies, en passant par les vaccins contre la grippe, la prise de la tension artérielle et la mesure de la glycémie. Les résidents peuvent se rendre à la clinique sans rendez-vous ni recommandation médicale, ce qui permet aux populations vulnérables d’accéder à des soins de santé équitables sans se heurter aux obstacles auxquels elles font souvent face.

« Une grande partie de mon travail consiste à recevoir les gens là où ils en sont ici et maintenant, sans les pousser à changer, en leur fournissant des soins de grande qualité empreints de compassion. »

Michelle a noué des liens forts avec bon nombre des patients et patientes qu’elle sert à bord de l’autobus-clinique de Saskatoon – le plus mémorable étant celui qu’elle entretient avec Mary (le nom a été modifié pour protéger son identité), une survivante des pensionnats qui était en situation d’itinérance au centre-ville lorsqu’elles se sont rencontrées pour la première fois. 

Coupée de sa famille et ayant souvent vécu de la violence, Mary n’avait pas accès aux cliniques médicales traditionnelles parce qu’elle n’avait ni adresse fixe ni carte d’assurance maladie.

Heureusement, grâce aux Solutions de santé mobiles intégrées, Michelle et ses collègues ont pu prodiguer à Mary les soins emplis de compassion dont elle avait désespérément besoin, et l’ont aidée à soigner son pied souffrant de graves engelures – une blessure causée par l’absence de logement et de soins médicaux. Malgré les circonstances difficiles, Mary avait toujours le sourire aux lèvres et une attitude positive, et a su nouer avec ses soignants et soignantes une relation spéciale et durable.

« Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour lui venir en aide, en allant la voir là où elle se trouvait, c’est-à-dire la plupart du temps dans la rue. »

Son histoire connaît une fin heureuse. Au début du mois de septembre 2024, le pied de Mary était presque entièrement guéri et elle ne vivait plus dans la rue, grâce à l’équipe qui a tout fait pour qu’elle ait une place dans un centre d’hébergement temporaire.

« Je suis heureuse qu’elle nous ait fait confiance et qu’on soit devenues de bonnes amies alors qu’elle vivait une période difficile. »

Michelle a grandi à La Ronge, une petite ville nichée en pleine forêt boréale et entourée de plusieurs réserves des Premières nations, située à quatre heures au nord de Saskatoon, en Saskatchewan.

Elle a découvert les services médicaux d’urgence (SMU) dans le cadre d’un programme à l’école secondaire. Cette expérience captivante et enrichissante l’a incitée à s’inscrire à un programme de formation paramédicale en soins primaires après l’obtention de son diplôme d’études secondaires. Sa première journée en tant que travailleuse paramédicale en soins primaires coïncidait avec le jour de son 20e anniversaire.

Durant les trois années qu’elle a passées au sein d’un service d’ambulance terrestre rural en Saskatchewan, Michelle a acquis une bonne connaissance des facteurs non médicaux qui peuvent grandement affecter la santé physique et mentale de ses patients. Puis la pandémie de COVID-19 a frappé, et l’isolement que cela a entraîné a compromis sa propre santé mentale, ce qui l’a amenée à faire face à des troubles de consommation. Consciente qu’elle avait besoin d’aide, elle a quitté son emploi et s’est mise à la recherche d’un centre de traitement de la toxicomanie.

« J’ai passé une grande partie de mon rétablissement à essayer de comprendre qui je suis et quelle est mon identité. »

Ce parcours personnel l’a amenée à explorer ses racines métisses, une partie de son identité qui lui avait échappé en grandissant.

« Ma famille ne m’a pas appris grand-chose sur ma culture, et nous n’avons pas grandi dans ce milieu. »

Pendant son séjour au centre, une aînée l’a initiée au perlage, un art autochtone antérieur à l’arrivée des Européens. Ce passe-temps est rapidement devenu le favori de Michelle, qui confectionne aujourd’hui des objets colorés qu’elle offre à ses proches.

« J’accorde beaucoup d’amour et d’attention au perlage, c’est ma façon de montrer aux gens qui m’entourent que je les aime. »

À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, Michelle se souvient d’une citation lourde de sens : « Si la réconciliation est le remède à la blessure nationale du Canada, la vérité en est le diagnostic essentiel. » 

Pour elle, cette phrase résume l’importance de considérer les peuples dans leur intégralité plutôt que sous le seul angle des problèmes qu’ils vivent.

Michelle est témoin des conséquences à long terme des traumatismes sur les populations autochtones dont elle s’occupe et c’est pour elle un grand honneur de pouvoir fournir des soins de santé libres de tout obstacle à sa communauté.

« Mon travail a été un pilier de mon rétablissement; j’aide les autres et ils m’aident en retour. Je suis témoin de la guérison de la prochaine génération. Ça semble peut-être gros, mais c’est comme ça que je le vois, et ça me motive à me rendre au travail chaque jour. J’aime mon travail, je le trouve très gratifiant. »

Michelle a posé sa candidature à son poste actuel auprès de SSM Ouest à la fin de l’année 2021.

« Je pensais que ma carrière dans le domaine des soins paramédicaux était terminée, mais ma découverte des services de santé mobiles intégrés a ravivé la passion qui m’a toujours habitée. »

Elle considère que ce rôle lui convient mieux tant sur le plan professionnel que personnel. En effet, elle peut s’appuyer sur son expérience pour s’occuper de ses patients avec empathie, en faisant appel à ses compétences et à ses connaissances. Ce rôle lui permet de contribuer au bien-être de ses patients tout en s’épanouissant dans sa carrière.

« Je fais preuve de plus d’empathie qu’avant. Je vois les gens comme des êtres humains, avec humilité, ce qui a changé ma vision des choses en tant que travailleuse paramédicale. »

La réalisation dont Michelle est la plus fière est son propre rétablissement – un parcours que son père métis a d’abord suivi pour la soutenir, avant de constater à quel point celui-ci lui a été bénéfique, à lui et à toute la famille. Tant Michelle que son père perçoivent désormais leur guérison commune comme « l’héritage qu’ils lèguent aux générations futures ».

Depuis qu’elle s’est jointe à SSM Ouest, Michelle a obtenu sa licence de travailleuse paramédicale communautaire. Cette certification avancée lui permet d’élargir son champ d’exercice et de fournir une plus vaste gamme de soins de santé primaires à des patients  aux besoins complexes et diversifiés.

« Les déterminants sociaux de leur santé sont tout aussi importants que leurs besoins médicaux. Beaucoup de personnes en situation d’itinérance sont aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie et ont du mal à obtenir des soins. »

Selon Michelle, cette problématique est en partie due à la stigmatisation. « La société n’est pas douce envers les personnes qui souffrent de toxicomanie. »

Le travail de Michelle consiste principalement à orienter les patients vers des services de santé mentale et de traitement des dépendances, à soigner les blessures et à dépister et traiter les maladies infectieuses comme le VIH et l’hépatite C. De nombreux laboratoires de dépistage des maladies à Saskatoon sont privés et exigent la présentation d’une carte d’assurance maladie, ce qui empêche beaucoup de ses patients d’avoir accès à ces services essentiels. 

L’autobus-clinique de Saskatoon est l’une des deux cliniques médicales mobiles que SSM Ouest exploite en Saskatchewan; il joue un rôle crucial en venant combler ces lacunes. La deuxième clinique, l’autobus-clinique du Saskatoon Tribal Council, est la première en son genre au pays. Elle se rend dans sept communautés des Premières nations pour offrir des services de soins dentaires et de soins paramédicaux communautaires, de même que du soutien en santé mentale. Medavie gère des solutions de santé mobiles intégrées similaires partout au Canada de façon à offrir des soins de santé à l’extérieur des hôpitaux, directement dans les collectivités et les foyers.

En tant que membre de l’équipe Medavie, Michelle se fait un point d’honneur de défendre les peuples autochtones, tant dans le cadre de son travail à l’autobus-clinique de Saskatoon qu’en encourageant la diversité, l’équité et l’inclusion au sein de l’entreprise. 

« Je me suis jointe au groupe de travail sur la stratégie de DEI parce que je reconnais l’importance de la représentation autochtone à Medavie. La vérité et la réconciliation signifient qu’on doit veiller, en tant qu’employés, à ce que les voix autochtones soient entendues lors des discussions opérationnelles. J’ai à cœur de promouvoir un milieu de travail respectueux qui tient compte des différentes réalités culturelles. La réconciliation repose sur la sensibilisation, et nous nous devons de remédier au manque de connaissances. Nous devons sensibiliser les travailleuses et travailleurs paramédicaux à la vérité et à l’histoire et leur montrer comment contribuer activement à la réconciliation. »

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