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Au-delà de la sirène et des gyrophares: Soigner en tissant des liens

En Nouvelle-Écosse, plus de 1 100 membres du personnel paramédical consacrent leur vie à servir la population. Pour mieux comprendre en quoi consiste la réalité du quotidien aux premières lignes des soins de santé, nous sommes allés voir ce qui se passe en coulisses, capturant les expériences de premiers répondants – en images et dans leurs propres mots.

Récit de Colin

Alors que Colin Mackinnon finit d’administrer des soins à un patient, ce dernier le remercie chaleureusement de l’aider à se remettre sur pied, des mots que Colin et ses collègues entendent régulièrement.

Depuis maintenant trois ans, Colin fait partie du programme communautaire de soins paramédicaux de Cape Breton, qui a tout simplement transformé la façon dont les soins sont prodigués aux patients et patientes de cette région.

C’est vraiment gratifiant, confie Colin. Les gens sont toujours heureux de nous voir. Ils ne cessent de faire l’éloge du programme et sont impatients de nous revoir.

Le programme

Le programme communautaire de soins paramédicaux de Cape Breton a vu le jour en décembre 2018. Depuis son lancement, le personnel paramédical est amené à prodiguer des soins à domicile, et le personnel infirmier de soutien clinique en télésoins à offrir des services de soins de santé virtuels aux patients jusqu’à 72 heures après qu’ils ont obtenu leur congé de l’unité d’hospitalisation ou de l’urgence de l’hôpital régional Cape Breton et de l’hôpital général de Glace Bay.

Les phases subséquentes du programme ont permis l’ajout de services au sein des unités de chirurgie de l’hôpital régional de Cape Breton, et d’autres phases sont à prévoir.

Le programme fonctionne selon un système de recommandation par lequel les patients nous sont recommandés par un(e) médecin, un(e) infirmier(ère) praticien(ne), un(e) infirmier(ère) ou un(e) thérapeute respiratoire. L’objectif global du programme consiste à offrir un soutien aux patients et à veiller à ce qu’ils puissent recevoir leur traitement à domicile, sans avoir à se rendre à l’hôpital.

« C’est réellement l’avenir des soins paramédicaux », affirme Tyler MacCuspic, un travailleur paramédical communautaire chevronné.

Les travailleurs paramédicaux communautaires ont plusieurs rôles à jouer tout au long de la journée, qu’il s’agisse de collecte de renseignements, de collaborations, d’évaluations ou d’éducation.

« Nous avons le pouvoir d’influencer les choses », déclare Tyler.

 

Une équipe de personnel soignant

En collaboration avec l’équipe de soins, composée notamment d’infirmiers, du médecin et de la personne ayant fait la recommandation, les travailleurs paramédicaux examinent la situation du patient et préparent une évaluation complète.

Qu’il s’agisse d’une prescription de médicaments ou d’antibiotiques, d’hydratation, d’une prise de sang ou de l’évaluation de plaies, les travailleurs paramédicaux communautaires sensibilisent également le patient sur les risques liés aux chutes et peuvent lui recommander un soutien communautaire par l’entremise de programmes tels que Les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada, la Croix-Rouge, les programmes de popote roulante et plusieurs autres.

« Notre but ultime consiste à fournir à la personne un traitement approprié dans un endroit où elle se sent bien, explique Tyler. Sur le long terme, les gens se sentent mieux à leur domicile que dans un établissement », ajoute-t-il.

Colin est travailleur paramédical sur le terrain depuis 20 ans. Il note que cette nouvelle façon de faire entraîne un changement de rythme qui n’a rien à voir avec les journées jadis passée dans l’ambulance.

« Ce programme nous amène à ralentir quelque peu l’étape d’évaluation. Il s’agit davantage d’un type de médecine lente qui s’accompagne d’un important travail de prévention », explique-t-il.

Il évalue le matin son emploi du temps – il peut être amené à rencontrer jusqu’à cinq patients par quart de travail –, puis planifie ensuite sa journée.

Des soins personnalisés

En matinée, Colin discute avec l’infirmière par téléphone de ses rendez-vous et des besoins spécifiques des patients. Il passe en revue un tableau qui détaille le nom, l’adresse, le diagnostic, les traitements, les conditions de vie et ce qu’on lui demande de faire une fois au domicile du patient.

« Nous sommes en quelque sorte un invité dans la maison des patients, indique Colin. Nous devons avoir une vue d’ensemble de la situation et de leur historique pour leur offrir le soutien nécessaire à domicile et qu’ils n’aient pas à retourner à l’hôpital. »

Colin s’assure d’avoir tout le matériel et l’équipement requis dans son véhicule avant de partir, puis trace son itinéraire.

En arrivant à son premier rendez-vous, le patient et sa famille l’accueillent chaleureusement. « Je suis heureuse de vous voir, dit la conjointe du patient. J’adore ce programme. »

Colin interroge le patient sur les différents aspects de sa vie; ses habitudes alimentaires, sa consommation d’alcool, ses douleurs, son sommeil, ses selles, etc. Il évalue ses médicaments, ses antécédents médicaux et les traitements qu’il a reçus par le passé, afin de dresser un portrait de son hygiène de vie, de ce qui a pu mener à son hospitalisation et des soins qui peuvent lui être administrés hors de l’hôpital.

Il prend ses signes vitaux avant et après lui avoir prodigué des soins, et ne manque pas de s’assurer que le patient se sent à l’aise tout au long du traitement.

Il peut arriver que le patient vive seul, mais ce n’est pas le cas ici; il est entouré d’une famille présente et soucieuse de son état. En attendant la fin de la perfusion intraveineuse, Colin prend le temps de discuter avec le patient.

Ils ne parlent pas de la pluie et du beau temps, mais de choses personnelles.

 

Un plan qui mène au succès

Ces discussions portent généralement sur la famille, les loisirs, le travail, les voisins, les rêves et les objectifs du patient. Les soins offerts et le lien qui se crée entre le patient et les travailleurs paramédicaux sont profondément personnels puisque la confiance s’est établie en peu de temps.
 

Colin constate le bien-fondé du programme qui l’amène à visiter un patient à la fois.

« Nous voulons avant tout qu’ils développent l’autonomie nécessaire pour pouvoir rester à leur domicile, tout en recevant les soins et l’aide dont ils ont besoin, explique-t-il. Ils s’épanouissent à la maison. »

La reconnaissance de la part des patients et de leurs familles prouve que Colin, Tyler et l’ensemble de l’équipe relèvent ce défi avec brio.

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