Qu’est-ce qui, selon vous, a contribué à votre succès?

J’ai eu la chance d’avoir ma mère, Sharon, comme mentore. Elle m’a toujours dit qu’en tant que femme, il n’y avait rien à mon épreuve. Elle m’a encouragée à essayer différentes choses sans jugement en cas d’échec. Le fait d’avoir des préceptrices (enseignantes cliniques), des mentores et des superviseures fortes a également contribué à mon succès. Elles étaient toujours présentes pour moi et leurs paroles me restaient en tête : elles me disaient que je pouvais y arriver, jusqu’à ce que je commence à y croire moi-même!

Selon vous, comment votre rôle vous aide-t-il à améliorer les soins de santé?

En tant qu’ambulancière, je contribue au bien-être des Canadiens dès que je réponds à un appel d’urgence. Notre formation rigoureuse assure à nos patients de recevoir immédiatement les meilleurs soins possible de la part de premiers répondants et de fournisseurs de soins de santé formés et compétents. Nous sommes le premier point de contact des patients, qui se fient à nos aptitudes pour les évaluer et les stabiliser dans des conditions parfois périlleuses.

Que préférez-vous de votre rôle?

Hormis d’aider les gens, ce que j’adore de mon travail d’ambulancière est l’inconnu. Les jours se suivent et ne ressemblent pas! Je dois garder un esprit vif en tout temps et, quand je peux aider quelqu’un, en situation d’urgence ou non, c’est très gratifiant.

Comment arrivez-vous à concilier le travail et la vie personnelle?

Avant d’avoir ma fille, l’équilibre entre le travail et la vie personnelle n’était pas un problème. Mais maintenant, mon conjoint travaille à l’extérieur de la ville et la plus grande difficulté a été de trouver une garderie pour accommoder des quarts de travail de 12 heures. À ce jour, ça demeure compliqué.

Quel est votre meilleur conseil pour prendre soin de soi?

Nous sommes souvent témoins de situations éprouvantes, comme des traumas, des décès et la douleur des proches sur place. Pour prendre soin de moi, j’essaie de ne pas traîner ces situations à la maison et de vider mon esprit au meilleur de ma capacité avant de réenfiler mon tablier de mère et de conjointe.

Quels obstacles les femmes doivent-elles encore surmonter pour faire progresser leur carrière?

L’un des plus grands obstacles en tant qu’ambulancière est de fonder une famille. Le personnel paramédical doit faire preuve de force physique et mentale. Endurer un quart de travail de 12 heures pendant la grossesse est non seulement épuisant, mais dangereux. Ce n’est pas une simple question d’exigences physiques, mais il existe aussi de réels dangers à donner des soins à des patients dans des situations instables et émotives.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent faire progresser leur carrière?

Mon conseil aux jeunes femmes est de ne jamais abandonner. Il y a des bonnes journées, comme des mauvaises. Essayez de vous concentrer sur les bonnes journées. Rappelez-vous ce que vous avez accompli et ce qui vous reste à accomplir. Trouvez une mentore qui vous montrera comment faire, puis passez à l’action.

Que faites-vous pour rester au meilleur de vos capacités?

Comme les soins de santé sont en constante évolution et que de nouvelles méthodes font continuellement leur apparition, je m’assure de participer activement à la formation continue. Je lis fréquemment la nouvelle littérature sur les méthodes les plus récentes et j’apprends en observant les ambulanciers et ambulancières plus expérimentés. J’assiste également à des formations chaque année.

Quelles qualités faut-il pour réussir?

Pour réussir, vous devez avoir confiance en vous, être déterminée et être motivée. Lorsqu’on vous dit que vous ne pouvez pas, une femme forte répondra : « Peut-être que vous ne pouvez pas, mais je suis persuadée que moi je peux. »

Comment contestez-vous les inégalités entre les genres?

C’est malheureux de devoir encore être confronté, dans certaines situations, au sexisme dans la société d’aujourd’hui. J’ai déjà été réprimandée en répondant à un appel où la famille demandait à ce que le patient soit traité par un homme. J’ai dû leur réciter mes qualifications et leur expliquer que j’étais là pour aider leur proche.

Pourriez-vous nous dire un fait cocasse à votre sujet?

En 2008, j’ai obtenu une ceinture noire en taekwondo.