Au-delà de la sirène et des gyrophares : dans les coulisses et à l’avant-scène

En Nouvelle-Écosse, plus de 1 100 membres du personnel paramédical consacrent leur vie à servir la population. Pour mieux comprendre la réalité du quotidien aux premières lignes des soins de santé, nous sommes allés voir ce qui se passe en coulisses et avons capturé les expériences de premiers répondants – en images et dans leurs propres mots.

Lundi après-midi à Truro

En ce lundi après-midi, Tim Colburn, superviseur des opérations pour la région du nord des Opérations d’EHS, visite son équipe à l’hôpital régional Colchester pour s’assurer que la journée se déroule bien. Une demi-douzaine de travailleuses et travailleurs paramédicaux continuent de s’occuper des patientes et patients qu’ils ont transportés en ambulance. Ils attendent aussi que l’infirmière responsable trouve un médecin pour effectuer une évaluation de la santé et, au besoin, un lit libre dans cet hôpital ou un autre.

Hannah Tim
Tim Colburn fait le point avec Hannah Mertin, hôpital régional Colchester

Parmi cette équipe se trouve Hannah Mertin, qui connaît bien les hôpitaux : elle les a visités régulièrement pendant cinq ans lorsque sa mère avait le cancer. Cette expérience a éveillé son intérêt pour une carrière en médecine, puis en soins paramédicaux. Lorsque nous lui avons parlé, elle s’est empressée de briser certains mythes répandus à propos de sa profession.


Leurs décisions comptent

« Je crois que les gens ne réalisent pas à quel point notre champ de pratique est vaste. Ils pensent qu’on ne fait que transporter les malades, mais nos compétences sont beaucoup plus avancées. Nous effectuons notre propre examen clinique et nos décisions comptent. »

Gwen Chris medavie
Chris et Gwen Landry, hôpital régional Colchester

Elle ajoute que les travailleurs paramédicaux en soins avancés peuvent installer des perfusions intraveineuses et administrer des médicaments et des narcotiques, et que la profession évolue et se développe constamment grâce à la formation continue.

Gwen et Chris Landry se joignent à Hannah dans le corridor de l’hôpital. Mariés depuis quatre ans, ils se sont rencontrés lorsqu’ils suivaient le programme de formation paramédicale de Medavie ÉduSanté. (Chris poursuit actuellement sa formation pour perfectionner ses compétences en soins avancés, tandis que Gwen est retournée aux études à l’automne pour devenir infirmière.) C’est l’une des rares occasions où ils travaillent tous les deux au même endroit et pendant le même quart de 12 heures. Avec un sourire en coin, ils se remémorent la fois où, au volant de leur ambulance respective, ils se sont croisés sur l’autoroute à Oxford. Plutôt que de se faire signe de la main, ils ont tous les deux fait clignoter leurs phares. Ils parlent rarement de leur travail à la maison, mais quand ils le font, ils sont heureux d’avoir une personne sur qui compter, et qui partage des expériences que seuls les travailleurs paramédicaux peuvent réellement comprendre.


Les ramener à la maison

Au bas de la colline sur laquelle est situé l’hôpital Colchester, on trouve le poste de Truro, où Tim a commencé sa journée en aidant ses équipes à se préparer à prendre la route. Il se concentre maintenant sur leur retour au poste, ce qu’il appelle « les ramener à la maison ». En raison de la nature de leur travail, il arrive régulièrement que les travailleurs paramédicaux doivent faire des heures supplémentaires, mais Tim fait de son mieux pour les limiter. Pour se faciliter la tâche, il peut s’appuyer sur deux programmes du Plan d’action pour la santé de la Nouvelle-Écosse conçus pour améliorer l’accès aux soins : la création du poste de techniciens en transfert de patients, et le modèle SPEAR (des unités d’intervention paramédicale d’urgence en soins de base et en soins avancés composées d’une seule personne). Ces deux programmes partagent le même objectif : faire en sorte que les patients puissent accéder aux ressources dont ils ont besoin, au moment opportun et à l’endroit qui leur convient.

En 2022, EHS a reçu 189 000 appels, soit une moyenne de 500 appels par jour. Environ 30 % de ces appels n’étaient pas urgents, c’est-à-dire qu’aucun soin médical n’était requis pendant le transport. Dans la même année, EHS a effectué le transfert de plus de 48 000 patients.

Les techniciens en transfert de patients s’occupent maintenant des transferts non urgents pour réduire la pression exercée sur le système d’ambulance et permettre aux autres travailleurs paramédicaux de se concentrer sur les urgences. Rob Dove, qui était shérif adjoint jusqu’à l’an dernier, fait partie de cette équipe.


Du transport de prisonniers au transport de patients

Quand nous lui avons demandé de nous parler de sa transition du transport de prisonniers au transport de patients, il a ricané. Pour nous donner un exemple, il nous a raconté l’histoire d’une patiente de 90 ans qui était si heureuse d’avoir obtenu son congé de l’hôpital qu’elle lui a soufflé des baisers lorsqu’il l’a déposée chez elle. Rien de tel ne lui était jamais arrivé quand il conduisait des prisonniers du palais de justice à la prison. « Les gens me faisaient d’autres signes, mais jamais de becs », blague-t-il.

Quand il a quitté ses fonctions de shérif adjoint l’année dernière, Rob n’était pas prêt à prendre sa retraite. Il n’a pas hésité à postuler quand il a appris qu’on était à la recherche de techniciens en transfert de patients. Il ne regrette rien. « Maintenant, j’aime aller travailler. Chaque journée est différente et me permet de rencontrer toutes sortes de personnes. »

L’après-midi tire à sa fin et, entre deux appels, Rob prend une pause avec sa collègue Diane au poste de Truro. Diane Turnbull, ancienne travailleuse paramédicale, est devenue technicienne en transfert de patients lorsqu’elle a eu 65 ans. « C’est une excellente option pour les personnes plus âgées », plaisante-t-elle. Avant de devenir première répondante, Diane était mère au foyer. Elle s’est jointe au service d’incendie de sa localité après avoir assisté, impuissante, à l’incendie qui a détruit la maison de ses voisins. Plus tard, quand elle a été témoin du décès de la victime d’un incendie, elle a ressenti le même sentiment d’impuissance. C’est à ce moment qu’elle a décidé de suivre la formation nécessaire pour devenir travailleuse paramédicale et pouvoir intervenir dans ce genre de situations.


Unités d’intervention paramédicale composées d’une seule personne

En plus des techniciens en transfert de patients comme Diane et Rob Dove, il existe des unités SPEAR qui permettent à un seul membre du personnel paramédical de répondre aux appels les moins urgents. Les équipes de deux travailleurs s’occupent des appels urgents.


Justin medavie
Justin Hingley commence son quart de travail, au poste d’ambulance de Truro

En matinée, Justin Hingley, qui travaille au même poste et avait répondu à une dizaine d’appels moins urgents la veille avec son unité SPEAR, prend un café et discute de son rôle avec Mike Kiley, un autre travailleur paramédical devenu technicien en transfert de patients. Il affirme que son travail consiste en partie à aider ses patients et ses collègues à passer une meilleure journée.

« Les plus beaux gestes qu’on peut poser relèvent presque toujours de l’empathie, et non des soins paramédicaux, ajoute Mike. On leur tient la main. On leur parle. On les aide à se sentir mieux. »

Chaque jour, les Néo-Écossais et Néo-Écossaises comptent sur le personnel paramédical pour leur offrir des soins et les réconforter dans les moments difficiles, et pour protéger la santé et la sécurité de leur collectivité. Les techniciens en transfert de patients et les unités SPEAR ne sont que deux exemples des mesures novatrices sur lesquelles les Opérations d’EHS s’appuient pour aider les résidents de la province à accéder aux meilleurs soins et aux ressources les plus appropriées qui soient, le plus rapidement possible.



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Medavie est une entreprise offrant des services de santé qui chapeaute Croix Bleue Medavie et Services de santé Medavie. Ensemble, nous travaillons à améliorer la santé des canadiens et à leur fournir un meilleur accès aux soins.